
Monet et Clemenceau : une amitié en lettres
Après une courte visite des collections permanentes du musée, assistez à la lecture par Elodie Huber et Olivier Martinaud d’extraits de la correspondance improbable et singulière entre Claude Monet et Georges Clemenceau.
- 25 septembre 2025, 18:30 - 20:00
À l’approche du centenaire de la mort de Claude Monet (1840-1926), Elodie Huber et Olivier Martinaud vous invitent à découvrir une relation à la fois improbable et singulière : l’amitié qui unit le peintre de Giverny et Georges Clemenceau (1841-1929).
De 1889 à 1926, ces deux hommes – l’un maître de la lumière, l’autre figure politique majeure de la IIIᵉ République – échangent des lettres qui révèlent une complicité profonde. L’adaptation se concentre particulièrement sur l’après-1918, au moment où Monet a offert à la France le cycle monumental des Nymphéas en hommage à la paix retrouvée. On y découvre un Clemenceau attentif, parfois sévère mais toujours fidèle, face à un Monet fragilisé par la cataracte et le doute, mais encore habité par le désir de peindre: « Peignez, peignez toujours, jusqu’à ce que la toile en crève », lui écrit-il en 1922.
Au-delà de l’émotion de cette correspondance, s’esquisse un véritable drame historique et artistique. La concrétisation du don des Nymphéas se heurte au ralentissement du vieil artiste, à ses hésitations, à ses jugements impitoyables – au point qu’en 1925, il juge ses toiles « indignes d’aucun musée » – et aux lenteurs administratives de l’État. C’est Clemenceau, l’ami, le « Tigre », qui se fait l’avocat acharné du peintre, s’opposant à toute renonciation et orchestrant, parfois contre Monet lui-même, l’accomplissement de ce legs majeur à la nation.
Cette correspondance est un document unique pour l’histoire de l’art : elle éclaire le processus de création de Monet dans ses dernières années, son rapport à la lumière, au temps et à son propre corps défaillant, mais aussi la place des Nymphéas dans la naissance d’une modernité picturale qui annonce l’abstraction. Elle révèle enfin le rôle décisif de Clemenceau dans la reconnaissance et la transmission de cette œuvre.
Olivier Martinaud, comédien et metteur en scène, a adapté ces lettres en un récit théâtral porté avec Elodie Huber. Ensemble, ils redonnent voix à une amitié faite de lucidité, de courage et d’exigence artistique – une amitié sans laquelle l’œuvre ultime de Monet n’aurait sans doute pas trouvé sa place dans la mémoire collective.
Olivier Martinaud
Olivier Martinaud est comédien et metteur en scène. Il s’est formé au Conservatoire national supérieur d’art dramatique dans la classe d’Éric Ruf et de Joël Jouanneau.
Il met en scène Le Nom de Jon Fosse (2002). Il dirige la comédie musicale d’Olivier Libaux Imbécile (2007). Avec sa compagnie, il met en scène Erich von Stroheim de Christophe Pellet (2010), Mes prix littéraires de Thomas Bernhard qu’il interprète avec Claude Aufaure (2012), Les Inquiets et les brutes de Nis-Momme Stockmann avec Laurent Sauvage et Daniel Delabesse (2015). Il met en voix des textes d’Alban Lefranc, Stéphanie Chaillou et Aiat Fayez.
Au cinéma, il tient le rôle masculin principal dans Notre histoire (Jean, Stacy et les autres) de Vincent Dietschy et tourne sous la direction de Roberto Andò, Tsai Ming-Liang, Vincent Dieutre, Thomas Blanchard et Charlotte Pouyaud.
À la radio, il enregistre de nombreux textes pour France Culture. Il enregistre aussi des voix pour Arte, France TV et le Centre Pompidou.
Il présente des lectures à la Maison de la Poésie et dans de nombreux festivals, musées et centres d’art. Avec Joana Preiss, il a notamment lu les Dialogues entre Marguerite Duras et Jean-Luc Godard à la Cinémathèque française. À la Villa Médicis et à la Fondation Jan Michalski, il a récemment interprété La Maison de Julien Gracq dont il prépare une création avec le musicien Nicolas Repac.
Site : www.oliviermartinaud.com
Instagram : https://www.instagram.com/oliviermartinaud
Élodie Huber
Élodie Huber a suivi une formation en France au Studio Théâtre d'Asnières dirigé par Jean-Louis Martin-Barbaz, et William Esper à New York, à la suite de ses études de sciences politiques à Sciences-Po Paris et une maîtrise de littérature anglaise à la Sorbonne Nouvelle.
Au théâtre, elle a travaillé entre autre sous la direction de René Loyon (La Mouette, Tartuffe), Denis Podalydès (Cyrano de Bergerac, Le Bourgeois Gentilhomme), Julien Balageas (Psyché, Molière-Corneille), David Jauzion et Marion Delplancke (La Surprise de l'Amour de Marivaux).
Au cinéma, elle a joué notamment dans Bancs Publics et Les Deux Alfred de Bruno Podalydès, Dream on de Christophe Lioud dans le cadre des Talents Cannes, Chiens de faïence de Thomas Grenier, et à la télévision pour Akim Isker et Torleif Hoppe dans la série policière Danoise Kidnapping. Elle a enregistré une cinquantaine de livres audio.
Depuis 2019 elle fait le commentaire de l’émission Twist sur Arte, qui succède à Métropolis, et prête sa voix à de nombreux documentaires en version française et anglaise ainsi qu’à des longs métrages d’animation pour Arte, France 2 et France 5. Elle joue dans de nombreuses fictions radiophoniques pour France Culture et France Inter. Elle fait également de la direction artistique dans le domaine du livre audio et a dirigé une dizaine d’œuvres littéraires. Elle a tourné récemment dans Tout le monde ment de Philippe Lefebvre et dans la série Ghosts réalisée par Arthur Sanigou.
Site : https://www.ubba.eu/fiche/actrice/elodie-huber
Instagram : https://www.instagram.com/elodiehuberactress